1 845,47 km / 7 160 m D+ / 7 302 m D-
Devise : Euro
Un lac à droite, une forêt à gauche et un assourdissant silence. Une forêt à droite, un lac à gauche et une douce monotonie qui nous berce au gré d'infinies et hypnotiques lignes droites

La monotonie, est-ce triste ? Pour répondre à cette question, la Finlande n’impose aucune limite de temps, mais plusieurs centaines de kilomètres à parcourir dans des contrées souvent désertes. Nous avions découvert les territoires de faible densité en Norvège, nous sublimerons cette expérience en Finlande. Aussitôt la frontière franchie, nous découvrons le territoire Lapon. Après quelques kilomètres nous nous rendons compte du silence nous entourant. Pas de vent pour faire siffler les feuilles, pas d’oiseaux égayant l’atmosphère de leurs trilles insouciantes, juste le silence. Il nous faudra descendre au Sud pour entendre à nouveau des pépiements. Aussi surprenant que cela puisse paraitre, cette absence de son ne nous parait pas oppressante, elle s’accorde parfaitement avec la nature qui nous entoure.

Passage de frontière


Cette nature, tout comme en Norvège, est amoureusement parcourue par les Finlandais qui y ont disséminés de nombreux laavus (abris semi-fermés) et kotas (cabanes totalement closes). Réelle bénédiction pour des cyclo-vagabonds, nous dormirons presque tous les jours dans ces abris où une réserve de bûches et un poêle sont souvent laissés à disposition. Charge à chacun d’être responsable et de ne pas brûler tout le stock de bois. Quelques jours après notre arrivée en Finlande, nous atteindrons Inari, où nous visiterons le très intéressant centre culturel Sami, consacré à ce peuple transnational expert dans l’art d’élever les rennes et de survivre à la rudesse des latitudes polaires. En repartant nous croiserons la route de Marco, cyclo italien allant au Cap Nord. Nous ne le savons pas encore, mais il s’agira du dernier cyclo-voyageur que nous croiserons avant longtemps, l’hiver arrive et les voyageurs se font de plus en plus rares.
C’est en quittant Inari que nous prendrons conscience de l’immensité du pays. Sirkha, la prochaine ville possédant des commerces se situe à plus de 170 kilomètres. Entre les deux villes, rien, si ce n’est un improbable café situé au milieu de nul part. Sur cet axe, presque désert, nous nous élançons alternant les portions goudronnées et compactées où nos pneus tracent des sillons à la force des mollets. L’œil aux aguets, nous guettons les rennes qui broutent de part et d’autre de la route. Laurian essaiera même d’en toucher un, ce qui, nous l’apprendrons plus tard, est une grave erreur, des accidents mortels arrivant régulièrement aux malheureux s’approchant de trop près.
Monotones, mais non moroses, nos journées seront souvent égaillées par de nombreux finlandais qui, à de multiples reprises nous inviterons à manger, dormir, voire même s’initier au sauna, cette pratique aussi agréable que profondément ancrée dans la culture finnoise.

Kota

Laavu

Barques Sami


Tentative de contact

Café atypique

Garde-manger Sami


Lessive

Licorne

La quête d'inspiration

Un renne pensif



Cohabitation

Citerne à l'air-libre

Estampe boréale

A l'ombre du clair de lune

Une nuit au chaud, chouette !

Juha & Outi, nos merveilleux hôtes d'un soir !

buon viaggio Marco !

Piste finlandaise

Inéluctablement, nos vélos nous rapprochent de Rovaniemi, porte de sortie du cercle polaire. Heureusement, pour nous consoler, nous rencontrerons le Père Noël et prendrons même le temps de discuter avec lui, dans son village bien désert en cette année particulière. Avant de poursuivre notre route plus au Sud, nous ferons un crochet par l’élevage de Nathalie et Stéphane, mushers français installés dans la région depuis 10 ans. Le temps d’une soirée nous découvrirons leur histoire qui a elle seule mériterait plusieurs articles. Si l’envie vous prend d’en savoir plus sur eux ou de partir visiter le grand Nord, n’hésitez pas à jeter un œil à leur site (c'est par ici) le dépaysement et l’aventure seront au rendez-vous !
Suivant leurs conseils, nous décidons de rejoindre et longer le Golfe de Botnie, bénéficiant ainsi de températures plus clémentes. Oulu, Kokkola, Vaasa, Pori,… Les villes se font plus nombreuses. Si les routes sont toujours aussi rectilignes, nous côtoierons maintenant un trafic plus dense sur les axes principaux. Quand au réseau secondaire, il est souvent non goudronné et difficilement praticable. Entre Charybde et Scylla nous choisissons l'asphalte et gardons confiance dans les chauffeurs de poids-lourds qui prennent presque toujours des distances de sécurité. Par ailleurs, la petite reine étant très utilisée au quotidien, nous trouvons d’excellentes infrastructures cyclables dès lors que nous approchons des villes. Nous serons bluffés de voir les abris des écoles saturés de vélos, même lorsque les températures passent en dessous de 0° !

Un retour en enfance !

Adieu cercle polaire

Des chiens heureux et qui l'aboient haut et fort !

Stéphane et Nathalie

Séchoir improvisé

Piste cyclable

Piste cyclable

Devant une école


Des lacs, des lacs et des lacs

écorce de bouleau, idéal pour démarrer un feu


Aujourd'hui il neige !


Abri 5 étoiles



Ville de Rauma

Ville de RaumaVille de Rauma

7 000 km plus tard

Repère

Attention radar

Trafic
Si nous connaitrons peu de journées négatives, nous ne serons par contre pas épargnés par la pluie ou la neige très humide. Heureusement, les feux des kotas et laavus nous permettront de sécher tout en dégustant des saucisses et chamallows grillés, dans la plus pure tradition locale. De même, le budget café sera parfaitement corrélé au degré d’humidité de l’air, et oui nous avons bu beaucoup de café ! Fort heureusement pour nous, les lapons ne sont pas les seuls à être hospitaliers. Que ce soit Tarja et Boss nos premiers hôtes Warmshower (un réseau d’hébergement pour cyclistes), ou Ulla et son amie Satu nous serons régulièrement accueillis le temps d’une nuit au sec.





VTT de voyage

VTT de voyage

Borne kilométrique

Montagne, c'est quoi les montagnes ?

Ulla & Marja

Satu et son chien tout doux

Bivouac du soir

Pliage du matin

Plage

Arrière-plan

Premier-plan



Sèche-linge au feu de bois

Chamallow grillé !
Ainsi, entre nuit chez l’habitant, dans des abris ou sous la tente, nous arriverons à peu près secs à Helsinki, capitale marquant la fin de notre aventure nordique. Quelques jours de repos seront bienvenus pour prendre le temps de déambuler dans cette ville respirant la quiétude et la douceur de vivre. Larges espaces piétons/cycles, vastes espaces verts, jeux pour les enfants, toutes les villes traversées nous ont semblé très agréables à vivre. Helsinki surenchérit encore à travers la présence de nombreux bâtiments conçus par Alvar Aalto et l'existence de la plus géniale des bibliothèques qu’il nous ait été permis de voir jusqu'à présent. Des livres à la couture, en passant par les jeux vidéo ou les impressions en 3D, la culture s’assemble ici dans un grand tout, cassant les cloisons de ces pratiques souvent hermétiques les unes aux autres. Démodées les bibliothèques ? Sûrement pas !


Illuminations

Eglise Temppeliaukio

Bibliothèque centrale

Escalier à double révolution



Centre de concert (Réalisé par Alvar Aalto

8 000 km plus tard

Cale sèche


Barbe rousse

En route pour l'Estonie !
En parallèle de cette découverte urbaine et culinaire (saviez-vous que les buffets à volonté sont très répandus en Finlande ?), nous observerons l’Europe se refermer à nouveau devant la seconde vague du coronavirus. Par chance, l’Estonie, notre prochaine étape, ne demande pas de test ou de quarantaine pour les voyageurs arrivant de Finlande. Qu’en sera-t-il ensuite ? Nous n’avons aucune certitude si ce n’est celle d’avancer toujours tous les deux ensemble, avec un petit changement néanmoins. Si nous sommes rentrés en Finlande en couple, nous la quitterons fiancés ! (Mais nous ne vous dirons pas comment cela s’est passé, ça nous le gardons pour nous !)
