229,18 km / 2665m D+ / 2383m D-
Devise : Euro
S’entêter, s’adapter, renoncer ? L’essor inexorable du COVID 19 entraine la fermeture progressive des frontières et remet en cause la suite de notre aventure. Les imprévus se succèdent, la feuille de route s’adapte et le voyage se poursuit, des vallons slovènes au confinement provençal.
Mercredi 11 Mars 2020 au matin à quelques kilomètres de Trieste, la nouvelle tombe alors que nous bouclons nos sacoches : la Slovénie annonce la fermeture de sa frontière italienne. Branle-bas de combat, nous devons passer la frontière au plus vite ! Pas le temps de s'arrêter à Trieste, il nous faut avancer d'autant plus que nous croisons, plus que de coutume, la police, l'armée et la douane. Heureusement, une piste cyclable reliant les deux nations nous permet d'éviter les grosses routes et nous rentrerons en Slovénie sans voir l'ombre d'un contrôle. Plus de de peur que de mal !
L'Italie traversée nous pensons laisser l'épidémie derrière-nous et faisons connaissance avec notre nouvelle compagne aux yeux d'azur. Douce Méditerranée qui nous accompagnera pour les quelques mois à venir. Afin d'éviter le trafic et d'éventuels contrôles nous décidons de passer la frontière slovéno-croate au niveau du petit poste frontière de Rakitovec. Très vite nous nous rendons compte que la cadence diffère de la plaine italienne, les braquets changent à mesure que la route se relève. Bien différent des réputés cols alpins qui serpentent dans la pente, les routes slovènes sont directes et raides !
Pas un chat à la frontière
Pas un chat à la frontière
Vérifier la pression, graisser les chaînes, la routine du quotidien s'installe
Vérifier la pression, graisser les chaînes, la routine du quotidien s'installe
2 roues derrière soi, la mer !
2 roues derrière soi, la mer !
Monter plus pour voir mieux !
Monter plus pour voir mieux !
Surprise en arrivant au poste frontière, perdu au milieu de la montagne nous voyons des barbelés et des clôtures ceinturant le paysage. Ici la frontière n'est pas un simple trait dessiné sur une carte et notre seul moyen de passer se situe au niveau de la guérite qui nous observe au loin. Malheureusement les gardes croates ont reçu des consignes et seuls quelques postes sont autorisés à faire transiter les voyageurs en provenance d'Italie. L'accès à la Croatie nous est refusé et nous devons aller au poste frontière de Sočerga qui lui est habilité à gérer cette situation. Le poste se situe à 13km en contrebas par la route, mais nous décidons d'emprunter une piste en terre pour "gagner du temps"... Quelques heures plus tard, nous avons à nouveau l'idée lumineuse de suivre un sentier qui nous conduit pile sur la frontière, entre les guérites slovène et croate. Impossible de passer, sauf clandestinement, nous faisons demi-tour pour rejoindre la frontière via la nationale (la prochaine fois nous prendrons directement la route !). Notre voyage prends alors un nouveau tournant, l'accès à la Croatie nous est refusé car cela fait moins de quinze jours que nous sommes passés en Italie. Les tentatives de marchandage de Laurian n'y feront rien, nous ne pouvons pas traverser la Croatie et nos numéros de passeports sont relevés afin d'éviter toute resquille sur une autre douane. 
Ce que nous pensions avoir éviter en quittant l'Italie nous frappe finalement de plein fouet, la Croatie fermée c'est toute une partie du voyage qui s'écroule. La Méditerranée que nous pensions suivre plusieurs mois durant se révèle être une éphémère compagne. Tout n'est pas perdu pour autant car la Hongrie conserve ses frontières ouvertes. La solution s'impose alors d'elle-même, le voyage continuera à travers la Slovénie puis la Hongrie. Nous ne nous projetons pas plus loin, la situation évoluant chaque jour.
Peu avant la frontière, nous étions alors insouciants
Peu avant la frontière, nous étions alors insouciants
Le VTT en sacoches ? mauvaise idée
Le VTT en sacoches ? mauvaise idée
Passer la frontière illégalement ou rester sage ?
Passer la frontière illégalement ou rester sage ?
Plus rurale et sauvage que l'Italie du nord, nous prenons plaisir à parcourir le bitume slovène. Les animaux sauvages sont nombreux à passer devant le guidon et nous aurons même la chance d'entendre le chant du loup un soir de bivouac ! Malheureusement, afin de lutter contre le COVID19, tous les commerces non-alimentaires ainsi que les musées et lieux touristiques ont fermé leur porte. Impossible de visiter les grottes de Škocjan et de découvrir la culture et gastronomie locale. Par ailleurs les quelques slovènes que nous croisons sont souvent méfiants dès qu'ils entendent notre accent étranger (ce qui peut d'ailleurs parfaitement se comprendre). Il faut se rendre à l'évidence, voyager pour visiter des volets clos n'est pas la chose la plus stimulante qui soit et ne correspond pas à notre vision du voyage. Notre arrivée à Ljubljana accentuera encore notre frustration, la ville étant désertée alors que le nombre d'échoppes et la beauté des bâtiments démontrent de sa vitalité et de son dynamisme en temps normal.
Comme un air de fin du monde
Comme un air de fin du monde
Aussi trempés qu'heureux
Aussi trempés qu'heureux
1000 kilomètres plus tard
1000 kilomètres plus tard
Ljubljana
Ljubljana
Confinement
Confinement
Ruches slovènes
Ruches slovènes
Lundi 16 mars 2020 : Nous pensions rester une journée à la capitale, nous y logerons une semaine. Peu après notre arrivée nous apprenons la mise en place du confinement en France, la fermeture des frontières en Europe (dont la Hongrie) et la suspension des vols internationaux en Slovénie. La suite du voyage est compromise, nous ne pouvons plus quitter le territoire slovène et le pays semble prendre lui aussi la direction du confinement. Nous gambergeons toute la semaine, que faire ? Continuer à voyager dans un pays fermé sans échange possible ? Rester à la capitale le temps que la situation s'apaise (et donc payer des nuitées relativement élevées pendant un laps de temps incertain) ? Essayer de faire du woofing en pleine saison creuse et avec le risque d'être porteur du virus ? Rentrer en France et arrêter le voyage ou le reporter à plus tard ? Parmi toutes ces possibilités, aucunes ne nous satisfont vraiment et nous ne savons que choisir. Finalement, l'annonce de l'ambassade de la mise en place d'un unique vol à destination de la France nous décide à choisir. Nous rentrons en France le 22 Mars, 1 mois après le départ. Le voyage ne s'arrête pas pour autant, nos vélos resteront en Slovénie et nous repartirons de la capitale dès que la situation le permettra. Le voyage sera différent, la Mongolie nous parait désormais être une destination lointaine, mais tant que nous pourrons pédaler dans des contrées inconnues nous serons heureux.
L'Europe avec le Coronavirus - situation en mars 2020
L'Europe avec le Coronavirus - situation en mars 2020
Confinement
Confinement
Quelques dessins pour passer le temps
Quelques dessins pour passer le temps
Promenade dans le parc Tivoli, en plein coeur de la capitale
Promenade dans le parc Tivoli, en plein coeur de la capitale
Quartier d'artiste
Quartier d'artiste
Chemin du POT, sentier commémoratif du siège de l
Chemin du POT, sentier commémoratif du siège de l
Bagages orthodoxes ?
Bagages orthodoxes ?
Et dire que nous souhaitions faire un voyage sans avions...
Et dire que nous souhaitions faire un voyage sans avions...
Nous voilà donc de retour en France, dans la famille de Laurian en Provence. Nous découvrons à notre tour le confinement et nous préparons à repartir. Et comme le confinement est propice à la lecture, terminons cet article avec un extrait du bel ouvrage de Nicolas Bouvier (encore merci Adrien), L'usage du monde. Prenez soin de vous et de vos proches et à bientôt pour  quelques nouvelles.

"Même si l'abri de ta nuit est peu sûr
et ton but encore lointain
Sache qu'il n'existe pas
de chemin sans terme
Ne sois pas triste"

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